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GIEC : Nous avons toutes les cartes en main pour éviter le pire


Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat vient de publier la synthèse de plusieurs années de travaux. Il tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur un changement climatique se produisant plus rapidement, avec des impacts sur les populations et la biodiversité. Les solutions sont devant nous pour limiter les dégâts.

 

GIEC : Nous avons toutes les cartes en main pour éviter le pire

GIEC : Nous avons toutes les cartes en main pour éviter le pire | Image d'illustration

 

Ce 20 mars, le GIEC a sorti une synthèse de son 6ème cycle d’évaluation sur le changement climatique. Un résumé démontrant le fruit de huit années de travail, et ses conclusions sont très claires. Les impacts du changement climatique sont déjà là, et les décisions qui seront prises cette décennie détermineront notre présent et les siècles suivants.

 

 

Les activités humaines sont incontestablement à l’origine du réchauffement climatique

 

Il est sans équivoque que les humains sont la principale raison du réchauffement observé. Depuis la Révolution industrielle dès le début du XIXe siècle, les émissions de gaz à effet de serre ont considérablement augmenté, principalement en raison de la combustion de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

 

Changement de la température de la surface du globe (moyenne décennale) telle que reconstruite (1-2000) et observée (1850-2020)

Changement de la température de la surface du globe (moyenne décennale) telle que reconstruite (1-2000) et observée (1850-2020) | IPCC

 

Ces gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone, le méthane et l'oxyde nitreux, emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère terrestre, empêchant ainsi la chaleur de s'échapper dans l’espace. Le CO₂ (dioxyde de carbone) est responsable à 76% des émissions de gaz à effet de serre, les concentrations atmosphériques de CO₂ n'avaient jamais été aussi élevées depuis environ 2 millions d’années.

 

Le climat s’est-il déjà réchauffé dans le passé ?

 

Oui. En particulier durant la période du Crétacé, les températures ont augmenté de manière significative, avec des températures moyennes globales qui ont été estimées à environ 10°C supérieures à celles d’aujourd’hui. Ce réchauffement fut causé en grande partie par une augmentation de l'activité volcanique, qui aurait émis de grandes quantités de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le méthane. 

 

Comparaison de la température de l'air en surface entre la période du Crétacé et aujourd'hui

Comparaison de la température de l'air en surface entre la période du Crétacé et aujourd'hui | NASA

 

Cependant, la grande différence étant que ce réchauffement s’est produit sur une période de plusieurs millions d’années, alors que le réchauffement que nous observons depuis l’ère préindustrielle se comptabilise en siècles, voire décennies. « Sans influence humaine, on ne peut pas expliquer l'accumulation de chaleur. » Selon Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, sur FranceInfo.

 

 

Avec déjà 1,1°C de réchauffement en 2022, nous subissons déjà des impacts mondiaux et sévères

 

Des phénomènes éprouvants font déjà la une ces dernières années, et les mémoires restent encore marquées par l’été 2022. Sécheresse intense dans la Corne de l’Afrique, inondations dramatiques au Pakistan. Récemment, nous constatons une fonte très importante des glaciers à travers le monde. La banquise Arctique et Antarctique ont atteint des niveaux aussi bas, parfois records.

 

 

La France n’est pas épargnée, l’été 2022 nous l’a très bien prouvé avec des canicules intenses et longues, entrainant une surmortalité sur le continent européen. Des épisodes de sécheresses sans fin qui continuent d’avoir des répercussions sur l’agriculture.

 

Les pays en développement et pauvres les plus touchés

 

Même si le changement climatique se produit sur l’ensemble de la planète, les pays en développement et Insulaires sont les plus durement frappés par les conséquences du bouleversement du climat. Les plus pauvres contribuent à hauteur de 13 à 15 % des émissions de gaz à effet de serre, alors qu’ils sont les plus vulnérables aux pertes et dommages.

 

 

Les actions mises en œuvre aujourd’hui auront des conséquences aujourd’hui et pendant des milliers d’années

 

Si l’on continue notre politique d’émissions de gaz à effet de serre actuelle, rester sous la barre des 1,5 degré, voire 2 degrés de réchauffement comme le prévoyait l’Accord de Paris en 2015 est impossible. Si aucune mesure n’est prise dès à présent, nous nous dirigeons vers une augmentation supérieure aux 3 degrés d’ici 2100.

 

Les générations actuelles et futures connaîtront un monde plus chaud et plus différent en fonction des choix effectués aujourd'hui et à court terme

Les générations actuelles et futures connaîtront un monde plus chaud et plus différent en fonction des choix effectués aujourd'hui et à court terme | IPCC

 

Concrètement, cela veut dire que les canicules à l’image de celle de 2003 représenteront la norme, les sécheresses comme celle de 2022 deviendra la moyenne chaque été. Effets néfastes sur les populations et une augmentation des pertes et dommages. 

 

Risques liés à la chaleur et à l'humidité pour la santé humaine en fonction du degré de réchauffement

Risques liés à la chaleur et à l'humidité pour la santé humaine en fonction du degré de réchauffement​ | IPCC

 

Chaque degré d’augmentation donnera un effet boostant aux phénomènes violents. De toute manière, de nombreux changements sont irréversibles, mais peuvent être limités, à l’image de la fonte des calottes polaires, le niveau de la mer, l’acidification des océans.

 

Nos émissions nettes de CO₂ doivent être nulles dès les prochaines décennies

 

Une solution radicale et très simple sur le papier serait de freiner immédiatement et avec fermeté nos émissions de gaz à effet de serre, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Permettant de limiter drastiquement les effets du changement climatique sur les écosystèmes, aussi pour maintenir des conditions de vie acceptables pour le bien-être des humains.

 

Émissions nettes de CO₂ dans le monde projetées en fonction de chaque politique mise en place

Émissions nettes de CO₂ dans le monde projetées en fonction de chaque politique mise en place | IPCC

 

Chaque degré supplémentaire peut entraîner avec lui une cascade de conséquences s’amplifiant, avec le risque d’enclencher les points de basculements climatiques hors du contrôle humain.

 

 

De nombreux freins à l’adaptation et aux actions

 

Tous les pays ne sont pas égaux face aux risques climatiques, et les sociétés humaines ainsi que les écosystèmes atteindront leurs limites d’adaptation. Ainsi, chaque degré de plus engendrera des pertes, qui à leur tour rendront la possibilité à l’adaptation plus compliquée.

 

La fenêtre d'opportunité pour permettre un développement résilient au climat se rétrécit rapidement

La fenêtre d'opportunité pour permettre un développement résilient au climat se rétrécit rapidement​​​​​​​ | IPCC

 

De multiples solutions sur la table

 

Pour s’adapter au changement du climat et limiter les émissions de gaz à effet de serre, de nombreuses solutions existent. Particulièrement le recours à l’utilisation d’énergies renouvelables (éoliennes, panneaux solaires). Le changement de nos modes de vie, la protection et une meilleure gestion des environnements naturels (forêts). Pour cela, il faudrait une modification dès maintenant au travers d’une coopération mondiale. Les gouvernements doivent investir davantage dans la transition énergétique par exemple. 

 

 Guillaume   Article écrit par Guillaume Jauseau

 

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Dernière mise à jour le Mardi 30 juillet 2024 à 11:09:01

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